mercredi 25 mars 2009

Le beurre, l'argent du beurre et le cul de la crémière.

Extraits - Les questions du jour

1) Pourquoi, des états qui pratiquent l'opacité financière sous le jouc de législations nationales "sur mesure" (Monaco, Luxembourg, Lichtenstein...) ont-ils le droit de bénéficier de l'arsenal pénal européen pour poursuivre tout qui mettrait en cause leur fonctionnement ?

2) Les banques renflouées par les états ont des comptes non publiés en clearstream. Ces institutions financières ont des succursales dans les paradis fiscaux (ce que nous enseigne les listes de clients de clearstream luxembourg sur http://www.wikileaks.org/). Les citoyens ont-ils, par cette participation un peu forcée aux opérations de renflouages des banques, un droit d'information complémentaire sur le fonctionnement et le contrôle de Clearstream, d'Euroclear, de swift ?

3) Le journal "Le monde", mais il n'est pas le seul, "Le vif l'express", "Le soir", semblent découvrir que les banques et de gigantesques entreprises ont des succursales dans les paradis fiscaux. Dans un livre très critiqué et poursuivit par les banques depuis huit ans (Révélation$ de Denis Robert, sorti en 2001) l'information était déjà présente. Dans quelle mesure faut-il faire confiance aux organes de presse ? N'y a t-il pas là un risque de voir des citoyens lambda (a l'image de la création de ce site), prendre la question à bras le corps ?

4) Les dépots ou fonds de garantie des plus grosses entreprises et des banques représentent 25000 000 000 000 d'euros. Ces sommes sont enregistrées dans des entreprises bancaires situées dans des paradis fiscaux (Clearstream et Euroclear). Les citoyens ont-ils pris la mesure de ce que représente, en terme de pouvoir économique, ces entreprises privées ? Est-il opportun de rappeler que ces entreprises sont très peu contrôlées (voir interview de l'ancien ministre) ?

5) Nous parlions d'un chiffre astronomique. 25 000 000 000 000 d'euros. C'est finalement, si je comprends bien, la valeur financiere des dépots ou fonds de garantie que les entreprises ou les banques ont enregistrés en Clearstream/Euroclear (mais aussi d'unilevers, siemens, cargill, Accor, Fortis, BNP, City Bank,...). Pourquoi les états du monde entier font-ils appels a la solidarité du citoyen déjà victime de la crise (le risque des sauvetages des banques est transféré vers les contribuables). Les dépots de garantie en Clearstream et Euroclear appartiennent aux banques. Ne serait-il pas judicieux pour les banques d'utiliser ces fonds pour éponger leurs propres dettes ? Dans quelle mesure la classe politique qui entend lutter contre la crise est-elle consciente du rôle des chambres de compensation internationales ?

6) Pensez-vous, et je me rends compte que la question n'est pas simple, que certains pourraient voir en ces (dis)-fonctionnements, une incitation a la révolte ?

7) Pour revenir à Denis Robert, je prends la mesure de ce qui m'a été rapporté par différents acteurs politiques et économiques que nous avons rencontré. Les publications de victoires vont - parait-il - foisonner dans la presse (nous y reviendrons plus tard). Est-ce bien le moment pour ces grandes entreprises bancaires de parader sur des points de victoires finalement très périphériques ? (2 points de détails sur 450 pages d'enquêtes).Les enquêtes de Denis Robert sont à prendre un peu comme des marathons. L'essentiel de ses découvertes sur le fonctionnement des chambres de compensations et de routage n'est pas démenti par les acteurs de secteur bancaire. C'est inquiétant. Pire, je ne trouve personne pour m'expliquer en quoi l'auteur aurait tort sur ces points aveugles de la finance mondialisée. Or c'est ce fonctionnement qui inquiète. Ne faudrait-il pas instaurer une loi anti SLAP, du nom de ces procédures abusives (par la répétition) et qui consiste, pour un grand groupe économique, a museler des journalistes a force de procès ? Cette loi existe dans la moitié des états Etasunien. Elle a permi à des journalistes d'investiguer sur l'industrie du tabac, par exemple... Le droit a la défense oui, mais pas au harcelement. Or, c'est le cas à l'encontre de l'auteur de Révélation$, ce livre sur Clearstream.

8) On ne peut pas tout reprocher aux entreprises qui dématérialise l'argent, il y a d'énormes avantages et leur existence ne peut pas être remis en cause. Elles ont permis un gain de temps considérable, une sécurité accrue, diminué les risques liés au grand banditisme. Fini les attaques de train. Il est clair que les attaques extérieures ont disparu. Est-il raisonnable de penser, à la lumière de l'actualité de crise, que le "holdup" auquel nous assistons, vient plutôt de l'intérieur ?

9) Les paradis fiscaux sont les points aveugles d'une économie bien réelle. Certains vont jusqu'à les appelers les "trous noirs" de la finance mondiale. A ce sujet, on peut s'interroger sur la présence au Luxembourg d'une des plus importante entreprise bancaire du monde. Clearstream, appartient au groupe Deutsche Borse, qui est un groupe allemand. Pourquoi Clearstream - Deutsche Borse s'est-elle installée dans un paradis fiscal ? Dans un contexte économique où a droite comme a gauche, tout le monde s'accorde a dire qu'il faut en finir avec les paradis fiscaux, l'homme de la rue que je suis, a du mal a comprendre pourquoi le pouvoir économique est concentré dans des zones dont les politiques fiscales et judiciares sont tant décriées. Encore moins pourquoi on laisse faire.

10) Le président Francais, a dit, pendant son discours du mois de février 2009, que si la question des paradis fiscaux n'était pas réglée,"les citoyens se révolteraient... ". Il a ajouté : "qu'ils auraient raison de se révolter." C'est un appel risqué, non ?

(a suivre dans "L'incitation a la révolte".)

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