jeudi 7 mai 2009

Mediapart, Clearstream, caisse d'épargne, Plénel... Alors que faire ?

Il y avait deux possibles choix.

Le premier consistait à la jouer finaud. "Pauvre Edwy Plénel, Pauvre presse d'information francaise, belge ou italienne, pauvre pauvre pauvre Mediapart.fr...".

Puis l'autre. La jouer nettement moins finaud. A la batte de baseball....et rappeler deux ou trois bricoles de poids...

CAR

A une lointaine époque (juin 2006, ndlr), bien avant que les banquiers ne soient plus fréquentables et quand subprimes évoquait pour nous, au mieux, un modèle de berline; Edwy Plénel, alors directeur du journal Le Monde n'hésitait pas à se répandre dans la presse pour expliquer que dans l'affaire Cleastream 2 (celle de Jacques, Dominique et Nicolas), il n'était pas impossible qu'un journaliste (Denis Robert) ait été le falsificateur des listings de CLearstream. Bref, le corbeau. (tu me fatigues lecteur de mes deux, il faut toujours tout te rappeler, vois ici, pour lire le résumé)

Evidemment, "Edwy la presse" a fait nettement moins de vagues dans la presse pour démentir lorsque le vrai corbeau, un barbouze, a reconnu être à l'origine de la falsification des listings.

Plus pathétique encore, est l'extrait de cet interview sur france2, où Edwy La presse t'explique que mettre en cause des personnes est quelque chose de grave... (Je te sens impressionné mais je te jure, Edwy est comme çà, il n'a pas peur de balancer sur les grands principes). Quoiqu'il en soit, notre maitre est devenu un des patrons du site d'information www.mediapart.fr. Et ses journalistes ont enquêté (je te jure)... Sur les placements d'une banque (si, ne ris pas)... et ils ont découvert des placements limites limites disent-ils...(bah oui)...Et la banque porte plainte (nan)... Plenel lance un appel à soutien (tu m'étonnes)... Et il découvre que bosser sur les métiers bancaires coûte cher en frais d'avocat et de procédures (le bide).

Et donc. Je ne sais pas (vraiment, je me pose la question) s'il faut soutenir Edwy plenel sur le sort que lui réserve la banque sur laquelle il à tenté d'informer...Ou s'il faut le soutenir en lui mettant le nez dans son caca, ou le soutenir sans conditions. On a la presse qu'on mérite. A l'époque du Monde made in Plenel, Edwy n'a pas fait grand chose pour soutenir Denis Robert. Au contraire. Je me souviens de ses chroniques dans le Journal Le soir où Plénel enfonçait Denis Robert. (Plénel avait aussi ses entrées dans la presse belge, Le soir est un peu Le Monde belge).

Excuse mon ton mais j'ai la grippe. Et les boules.

En bonus, voici la déposition de Plénel face aux juges d'instruction (2006, src Le Nouvel Obs) ;

La déposition de Plénel (extrait disponible intégralement a http://www.denistouret.net/textes/Plenel.html)

Question des juges d’Huy et Pons : "D’après vous, pourquoi votre nom figure-t-il dans les listings Clearstream ?"

Réponse d’Edwy Plenel : "Je ne peux faire que des hypothèses. Je n’ai aucun contentieux, à ma connaissance, avec les divers protagonistes de votre instruction. Je ne connais pas personnellement le général Rondot, je connais encore moins Imad Lahoud et Florian Bourges dont j’ai appris l’existence par votre information judiciaire. Je connais Jean-Louis Gergorin que j’ai rencontré à sa demande trois ou quatre fois entre 2001 et 2004 (…). Aucun de ces rendez-vous n’a eu pour moi de sens particulier sauf après le décès brusque de Jean-Luc Lagardère, début 2003. A l’automne 2003, M. Gergorin, qui donc me rencontrait en tant que directeur de la rédaction du journal Le Monde, m’a expliqué, comme il semble l’avoir fait à beaucoup d’autres, ses certitudes sur le décès de Jean-Luc Lagardère.

En l’occurrence, le scénario était le suivant : Jean-Luc Lagardère aurait été assassiné par la mafia ukrainienne et biélorusse issue du KGB sur ordre d’Alain Gomez, le PDG de (…) Thomson. A l’appui de ses dires, M. Gergorin me remit la photocopie d’un ouvrage où étaient décrites les armes secrètes du KGB, notamment une arme indécelable ayant un effet désastreux et foudroyant sur le cerveau. Après l’avoir écouté, j’ai, comme je l’ai toujours fait, respecté les procédures de ma profession et de ma fonction. La profession, cela signifie vérifier, et la fonction, cela signifiait transmettre ces allégations à un journaliste de la rédaction du Monde, Fabrice Lhomme, en toute loyauté. Après avoir enquêté, Fabrice Lhomme est rapidement revenu vers moi en me disant, comme je m’y attendais, que tout cela ne tenait pas debout. J’ai le souvenir d’avoir revu ou eu M. Gergorin au téléphone et nous en sommes restés là (…).

La seule personne dont le nom apparaisse comme l’un des acteurs de cette histoire, qui a toujours revendiqué un contentieux à mon endroit, est l’écrivain Denis Robert."

Or donc.

Sujet à propos duquel Edwy a pris la peine de répondre sur le forum de mediapart. Un moment où la paix semblait encore possible entre les deux journalistes. C'était la première fois depuis la vendetta contre Denis Robert qu'Edwy semblait disposer à s'expliquer...

12/02/2008 (site de Mediapart)

Yves Lespagnard ;

bonjour, ce commentaire ne s'adresse pas à l'auteur de l'article mais au propos. Le titre à attiré mon attention et des souvenirs sont revenus, brutalement.
Mediapart doit faire ses preuves. Mais ca part mal. Je ne comprend pas les intentions de chacun en lancant ce nouveau site.
Il y a un journaliste, français, dans le domaine de l'investigation, qui à créé un appel internationalement reconnu, appel composé d'une demi-douzaine de magistrats parmi les plus grands et les plus honorables d'Europe.L'enquête nous apprend (à tous) l'existence, l'utilité et les dérives des chambres de compensations internationales. En gros, le coeur du système financier et de la mondialisation. "La banque des banques."
Suite aux révélations de ce journaliste, une Commission d'enquête parlementaire, en France, à minutieusement travaillé et confirmé les propos du journaliste.Pour avoir dit la vérité, ce journaliste Francais a subit depuis 2001, plus de 240 visites d'huissiers de justice, une centaine de procédures judiciaires, des procès - qu'il gagne - mais qui le ruinent en frais de procédures.
Pour en arriver là, les banques ont eu un appuis inattendu. Un coup de pouce du Monde, qui , mieux que de ne pas révèler l'affaire consacra 4 papiers afin de démolir le travail du journaliste. Que Le Monde décide de ne pas en parler est une chose. Qu'il démolisse le fruit d'un travail titanesque de plusieurs années de recherche en eset une autre.
Je ne lis plus le monde depuis cette époque. J'ai abandonné un peu "Le soir (belgique)", parce que j'y retrouvais les mêmes articles fiéleux et étonnement répétitifs écris par Plénel. La casse ne s'est donc pas limitée à la France. Je suppose que la procédure à été la même un peu partout en Europe.
Aujourd'jui, je m'étonne de lire ces quelques lignes bien pensantes (bien pensées). A vous lire, on à presque le sentiment d'un nouveau départ alors qu'il ne s'agit certainement ici que de perpétuer l'aventure du Monde.
Je ne crois pas une seconde que ce nouveau site sera plus indépendant que ses origines. Qui je suis ? Un crétin, naïf de plus, qui soutient un journaliste Français, accusé, de concert avec votre patron d'être un corbeau, un parano, un "obsessionel" de la fraude fiscale. Soit. On sait aujourd'hui que ce n'est pas le cas.
Je suis aussi très accesssoirement un citoyen belge, qui paie, avec son blé, les factures générées par les procès en diffamations des banques à l'encontre du journaliste français.
On en est là Monsieur Plenel. C'est le peuple qui soutient les grands "petits" journalistes, avec ses petits bras en imaginant que la presse "indépendante" prendra la relève. C'était donc ca votre plan de carrière, votre idéal ? Comment fait-on pour retrouver la confiance maintenant... On attend toujours, qui sait...
Yves Lespagnard"


"14/02/2008 09:42 Edwy Plenel
Cher Yves Lespagnard,
Vous évoquez, de façon bizarrement allusive, mon désaccord professionnel avec Denis Robert sur l'affaire Clearstream. Non pas l'actuelle, qui a été exploitée et instrumentée par Nicolas Sarkozy, mais celle qui l'a précédée et qui lui a servi de décor originel. J'insiste : c'est un désaccord professionnel. Ce n'est pas un désaccord politique : j'ai soutenu depuis le début l'Appel de Genève et son combat, aux côtés de magistrats, contre la corruption. Et ce n'est évidemment pas un conflit personnel : respecter Denis Robert, ses convictions et ses combats, n'empêche pas d'exprimer et d'assumer une divergence.
Sur quoi porte ce désaccord ? Tout simplement sur son point de départ : je n'ai pas été convaincu par sa première enquête sur Clearstream. Si j'avais été son éditeur, je ne l'aurais pas publiée en l'état : il manquait des vérifications, des précautions, des contextualisations, bref c'était plein de bonnes intentions, mais avec un manque de rigueur dans le travail. Or il y a là, pour notre profession, un enjeu important : il ne suffit pas d'avoir politiquement raison pour être journalistiquement pertinent. Sinon l'enquête journalistique ne serait plus qu'un outil idéologique et ne nous permettrait jamais de découvrir des réalités dérangeant nos propres convictions ! N'oublions pas que, dans le siècle passé, le mensonge sur la réalité, le présent ou le passé, ne fut pas que de droite, mais fut aussi au cœur de régimes se réclamant de la lutte contre le capitalisme, l'argent-roi, l'exploitation, etcf.
Dans le cas précis qui nous occupe et nous sépare, nous sommes évidemment d'accord sur la critique de l'opacité de la finance mondiale, des paradis fiscaux au cœur de l'Europe et des circuits bancaires où l'argent n'a pas d'odeur, etc. Mais de cette conviction ne découle pas forcément que l'hypothèse de Robert selon laquelle la société luxembourgeoise Clearstream, aujourd'hui propriété de la Bourse de Francfort, serait la grande lessiveuse et la "boite noire" de la finance mondiale est juste. Encore faut-il la démontrer, la prouver, la documenter. Je maintiens que cela n'a pas été le cas, en m'en tenant au seul terrain professionnel – l'enquête, ses techniques, ses règles, ses exigences. Et je persiste à croire que cet échec regrettable a été exploité ensuite par ceux qui ont inventé la vraie affaire Clearstream, la seconde et non pas la première : celle qui a permis à Nicolas Sarkozy de se poser en victime d'un complot.
Juste une précision pour finir : contrairement à ce que vous écrivez, ce désaccord n'a jamais été au cœur de mes préoccupations et je n'en ai pas fait un roman. Mais, ayant découvert que j'étais parmi les dizaines de personnes auxquelles les listings trafiqués ont attribué un faux compte Clearstream et, par conséquent, l'une des nombreuses victimes de ces calomnies, j'ai été amené à expliquer que ce montage n'aurait jamais vu le jour sans le contexte qui l'avait précédé et qui, je le répète, repose sur une enquête imparfaite, voire inexacte.
Nous aurons sans doute l'occasion d'en reparler puisque l'instruction de l'affaire Clearstream va vers sa fin.

(Edwy Plénel)

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1 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

je suis effaré par l'incompétence d'un journaliste qui se croit très fort, parce qu'il ne comprend pas l'affaire initiale sur Cl**. Juste pour votre information la banque russe de la mafia et du FSB(ex KGB), la Menatep, avait ses entrées dans Cl** et pouvait ainsi lessiver ce qu'elle voulait. Cette banque qui a fait faillite en 2001(la fin des visicitudes de 1998) possédait un compte chez Cl** jusqu'en 2002 soit 3 an après son dépôt de bilan. Si vous croyez que Cl** est honnête alors vous êtes des anges.

13 mai 2009 à 06:45  

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