mercredi 15 octobre 2008

Un peu de pédagogie

Contrairement à ce que les juges et les lambdas que nous sommes imaginons, l'argent, lorsqu'il devient "virtuel", continue à laisser des traces. Toutes sortes de traces. Les transactions entres organismes financiers sont inscrites dans la mémoire d'un système qui leur sert de notaire. Rien ne disparait donc des circuits bancaires.

En contrôlant ce système privé que les experts appellent "Chambres de compensation" et qu'aucune presse n'a pris la peine de nous expliquer, les Etats auraient eût une vue globale sur les flux financiers internationaux. En ne réagissant pas au travail de Denis Robert, de Pascal Lorent et d'Ernest Backes, l'Union Européenne et d'une manière générale les individus, se privent d'un outil essentiel de lutte contre la criminalité financière. Cet incompréhensible silence des démocraties, la tolérance paisible de Paradis Fiscaux au cœur de l'union européenne, ajouté aux grands principes de l"autorégulation", participe à un processus qu'on pourrait appeler "un braquage silencieux et perpétuel".

Erwin A.

3 commentaires:

Blogger Jef Tombeur a dit...

Effectivement, le système, tel qu'il n'était surtout pas enseigné par le meilleur économiste de France (Raymond Barre, selon Giscard d'Estaing), et qu'il n'a pas été enseigné dans les sections B ou ES des terminales, est meurtrier.

Là, c'est les caisses de retraites suisses qui morflent (13 % de leurs fonds en actions se sont envolées, indiquait Le Matin de ce matin).

Au fait, c'était ce jour que la onzième chambre d'appel de Paris devait se prononcer, non ? On a des nouvelles de Denis ?

16 octobre 2008 à 07:46  
Anonymous Anonyme a dit...

Il suffit d'entendre le discours du MEDEF (celui qui fluidifie les relations sociales ...) et la réaction des paradis fiscaux (le lieu de toutes les bénédictions pour les holdings financières)face à cet enfumage de simple désir de réglementation pour se rendre compte que le politique n'est plus que qu'une valetaille (voire volaille) cultivée en boite de pétrie par des lessiveuses du lobying économique et financier et il faut dire que le discours est devenu très très indigeste pour ne pas dire plus (regardez donc le trombinoscope ! on en arrive à se demander si ce ne sont pas des androïdes présentant des bugs au niveau de l'expression faciale, gestuelle et linguistique avec des tocs de répétition). Le discours s'adresse à des adultes surement catégorisés "débiles légers" ...On s'interroge sur le QI (cui cui)de ceux qui nous le servent (vocalisent).

21 octobre 2008 à 14:08  
Anonymous Anonyme a dit...

Jackpot : le coup d’état bancaire mondial des petites mains de la finance

La crise financière de ces dernières semaines n’est pas une banale crise économique, mais elle s’inscrit au contraire dans une stratégie planifiée par les banquiers et dirigeants financiers pour flouer les états et resolder leur insolvabilité ou dettes dues aux excès de la spéculation bancaire virtuelle, suite aux dernières initiatives politiques de « remoralisation » de la finance internationale, énoncées par quelques dirigeants d’états européens.

Les cinq milliards d’euros partis en fumée de la Société Générale par un trader appelé Jérome Kerviel ne sont pas un banal fait divers isolé. La plupart des grandes banques mondiales jouent avec les limites acceptables de la virtualité de la finance bancaire pour asseoir leur profit et maximiser la spéculation. Les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy sur la moralisation de la finance internationale ressemblent pourtant à de bien pieux vœux devant l’énormité de la fraude fiscale qui se déroule chaque jour au nez et à la barbe des simples citoyens, qu’ils soient travailleurs, chômeurs, ou simples rmistes.

En octobre 2000, la filiale de Francfort de Clearstream a été victime d’une importante erreur comptable de près de 1 000 milliards d’euros intervenue dans les dépôts. Une seconde tuile dans la comptabilité (près de 650 milliards d’euros) est intervenue en janvier 2001, soit un total 1650 milliards d’euros... La banqueroute de Lehman Brothers est de la petite gnognotte à côté. Pourtant aucun écho dans la presse, aucune répercussion dans le monde de la finance, aucun avis d’alerte, aucun soubresaut de la bourse, ni des politiciens... Et les chambres de compensation internationales, en effet, ne connaissent pas la crise, car effectivement le marché des transferts financiers est inusable : tant qu’il y a des bourses, des traders, des mouvements bancaires, les transferts financiers sont là, et donc les revenus et les profits, pour les entreprises comme Clearstream, Euroclear ou la Depository Trust and Clearing Corporation (DTC) de New-York.

Etonnament, malgré leur importance essentielle, ces multinationales du routage financier ne sont pas du tout interrogées en ces temps de crise économique, comme si ce n’était pas leurs problèmes. Et pourtant des problèmes, elles en ont eus elles-mêmes, comme le témoignent les chefs d’accusation retenus contre la multinationale luxembourgeoise et reprochés à l’ancien dirigeant de Clearstream et ses associés : « escroquerie fiscale », « faux et usage de faux », « fabrication de faux-bilans », « non-dénonciation de délit financier » et « blanchiment d’argent ». Mais les suites de ces affaires judiciaires ont été étouffées par l’état luxembourgeois lui-même, par ordonnance du 30 novembre 2004 de la Chambre du Conseil du Tribunal d’arrondissement de Luxembourg, et sur réquisitoire du Parquet et rapport du Juge d’instruction conformes, déclarant qu’il n’y a pas lieu à suivre.

Le fonctionnement des chambres de compensation internationales, bien que connu, n’en reste pour le moins jamais interrogé ni remis en question en profondeur par les spécialistes de l’économie, qu’ils soient journalistes financiers ou autres. Le problème de liquidités des banques actuelles n’est pourtant que la partie émergée de l’affaire Clearstream et de la spéculation bancaire via les réseaux des chambre de compensation internationales au travers des zones fiscalement dérégulées de la planète. Aussi, ces entreprises sont directement concernées et responsables de la crise actuelle, même si bien évidemment elles se dédouanent de toute proximité proche ou lointaine avec les difficultés économiques que rencontrent actuellement les banques et les bourses de la planète, en adoptant des positions communicatives toujours plus absurdes les unes que les autres depuis quelques années.

Et effectivement, les banquiers siégeant au Conseil d’Administration de ces chambres de compensation internationales ne sont ni des enfants de chœur ni des moralisateurs de la finance internationale. Bien au contraire, ils oeuvrent depuis plusieurs décennies pour le contrôle total du système financier mondial par le sommet, notamment en cherchant à se dédouaner de toute restriction ou régulation politique liées à leurs activités. C’est ainsi qu’en créant les perturbations récentes ayant plongé le monde des médias et de la finance mainstream dans la panique, ces opérateurs de l’ombre ont engrangé la vitesse supérieure pour bien faire comprendre aux dirigeants politiques que ce sont eux qui contrôlent ou croient contrôler l’économie, et notamment en poussant les dirigeants politiques des états, les uns après les autres, à intervenir en faveur des banques par des plans de sauvetage financier, comme le plan Paulson aux Etats-Unis, ou en demandant directement aux gouvernements de subvenir à leur besoin comme en Grande-Bretagne où le Trésor Public vient tout juste de débloquer 200 milliards de livres sterling pour les huit grandes banques du pays.

En tenant financièrement les états par un chantage savamment calculé, le secteur bancaire a d’une pierre trois coups réussi à affaiblir encore plus la position des états en renforçant la dette des gouvernements, à se positionner en victimes dans l’opinion publique d’un système devenu tout d’un coup déréglé, et à réussir à obtenir des principales banques centrales et avec des complicités internes éventuelles, une baisse historique du taux directeur de ces dernières permettant à leurs clientes du CAC40 d’éviter de trop souffrir à court terme des dégâts collatéraux immédiats de ce qu’il ne faut pas avoir peur de nommer comme un coup d’état bancaire mondial.

Les petites mains de Clearstream et d’Euroclear ou encore de la Depository Trust and Clearing Corporation de New-York reposant sur des dépôts faramineux s’élévant à des dizaines de fois le PIB d’un pays comme la France ont pourtant dû sourire trop vite, leur stratégie étant facilement démasquable, et leurs profits bien trop importants pour être honnêtes. Monsieur Roelants et compères, la finance n’est certainement pas un casino !

Le 08/10/08 pour Agora Vox (non publié)

26 octobre 2008 à 05:46  

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